Fidel Fourneyron "Un Poco Loco"

Trio fondé en 2014, Un Poco Loco continue de (re)visiter son histoire personnelle du jazz, peut-être un peu folle mais surtout très libérée.

Line-up

Fidel Fourneyron : trombone - Geoffroy Gesser saxophone, clarinette -Sébastien Béliah contrebasse

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album "Ornithologie" en février 2020.

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Fidel Fourneyron "Un Poco Loco"

À propos

Après l'éponyme Un Poco Loco et Feelin' Pretty consacré au West Side Story de Leonard Bernstein, Fidel Fourneyron, Sébastien Beliah et Geoffroy Gesser ont déjà affirmé une identité musicale forte, démontrant si besoin que les traditions n'étaient pas moins honorées dans la liberté. La critique ne s'y est pas trompée (avec notamment une victoire au prestigieux concours Jazz Migration) ; le public encore moins. Pour ce troisième album, le trio remet le couvert avec un nouveau répertoire illustre à réinventer, celui de Charlie Parker !

Dans Ornithologie, les compositions de Bird deviennent pour le trio d'abord un héritage : celui des solos légendaires de Parker, leur évidence mélodique, leur swing éternellement actuel. Mais plus qu'un héritage, le répertoire du maître du bebop est le terrain de jeu pour d'innombrables occasions de réinventer ces thèmes dont les possibles n'avaient pas été épuisés. À la façon des boppers, Un Poco Loco prend un plaisir intensément et musicalement libérateur à rediriger ces musiques vers une infi nité d'autres directions. Celle de l'orchestration savante à trois, comme cette Anthropology où le trombone se glisse dans les pas de Parker. Celle de la décomposition, dans une Donna Lee lâchant la bride à dialogue improvisé jubilatoire. Celle du collectif à travers cet arrangement d'Ah Leu Cha qui pourrait aussi bien être un jeu de rôle complexe visant à délivrer l'évidence originelle d'un thème magnifi é. Celles qui surgissent à chaque détour du répertoire du Bird dans cette ornithologie qui ne se résume pas en mot.

Tout comme ne se résume pas la complicité communicative d'un trio sachant décidément sonner comme un orchestre ou comme un seul homme. De cette unité, ils tirent les ressources d'une musique faisant exploser dans le jeu les potentialités des timbres et des improvisations, obligeant chaque instrumentiste à se démultiplier dans une infi nité de rôles et de vocabulaires. Sans nostalgie trop obséquieuse et au plus près de l'âme vibrante de la musique de Bird, Un Poco Loco réussit le pari d'ouvrir ces thèmes impérissables vers une nouvelle écoute que personne, sauf eux, n'avait imaginée. Elle s'impose pourtant, immédiatement, comme une évidence.

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