Sylvie Courvoisier - Mary Halvorson

Origine : USA

La pianiste Sylvie Courvoisier et la guitariste Mary Halvorson combinent leurs singularités dans une forme étonnamment inventive sur leur deuxième collaboration en duo.

Line-up

Sylvie Courvoisier (piano) - Mary Halvorson (guitare)

Sylvie Courvoisier - Mary Halvorson

À propos

Avec un album commun à leur actif la guitariste américaine Mary Halvorson et la pianiste compositrice suisse Sylvie Courvoisier figures marquantes de la scène alternative new-yorkaise se retrouvent avec bonheur. L'associaton piano / guitare réclame des artistes capables d'équilibrer au plus juste les rôles de chacun. Sylvie Courvoisier et Mary Halvorson possèdent cet art. Leur talent d'improvisatrices forgé au contact des meilleures pointures du jazz international devrait provoquer des étincelles !

Sylvie Courvoisier Pianiste, compositrice et improvisatrice, Sylvie Courvoisier, originaire de Suisse, vit à Brooklyn depuis plus de 20 ans. Elle a dirigé plusieurs groupes, enregistré dix albums en tant que leader de groupe et participé à plus de 50 albums pour des labels renommés tels que ECM, Tzadik et Intakt Records. Courvoisier s'est régulièrement produite en duo avec le violoniste Mark Feldman, récemment capturé sur l'album “Time Gone Out” de 2019 ; elle a dirigé son trio avec le bassiste Drew Gress et le batteur Kenny Wollesen, notamment sur l'album”Free Hoops” de 2020 ; et a collaboré avec le multi-instrumentiste Ned Rothenberg et le batteur Julian Sartorius sur l'enregistrement de l'ère de la quarantaine, “Lockdown”. Elle a également joué et enregistré avec John Zorn, Wadada Leo Smith, Joey Baron, Ellery Eskelin, Nate Wooley, Fred Frith, Yusef Lateef, Tim Berne, Joëlle Léandre, Erik Friedlander, Butch Morris, Tony Oxley, Herb Robertson et Tomasz Stanko, entre autres.

Mary Halvorson La guitariste et compositrice Mary Halvorson a été décrite comme "un talent singulier" (Lloyd Sachs, JazzTimes) et "l'improvisatrice la moins prévisible de New York" (Howard Mandel, City Arts). Dans les récents sondages des critiques de DownBeat, Halvorson a été célébrée comme guitariste, artiste de jazz étoile montante et compositeur étoile montante de l'année, et en 2019, elle a reçu une bourse MacArthur. Halvorson a sorti une série d'albums acclamés par la critique sur le label Firehouse 12, notamment une sortie en octet avec la guitariste pedal steel Susan Alcorn sur “Away With “ (2016). Parmi les autres sorties récentes, citons l'enregistrement solo “Meltframe” (2015) et deux albums de son ensemble Code Girl, avec la chanteuse Amirtha Kidambi (qui chante les propres textes d'Halvorson), le trompettiste Adam O'Farrill, la saxophoniste et chanteuse María Grand, le bassiste Michael Formanek et le batteur Tomas Fujiwara. L'une des guitaristes les plus demandées de New York, Halvorson a travaillé ces dix dernières années avec des musiciens aussi divers que Tim Berne, Anthony Braxton, Taylor Ho Bynum, John Dieterich, Trevor Dunn, Bill Frisell, Ingrid Laubrock, Jason Moran, Joe Morris, Tom Rainey, Jessica Pavone, Tomeka Reid, Marc Ribot et John Zorn. Elle fait également partie de plusieurs projets de collaboration, notamment le trio Thumbscrew avec Formanek et Tomas Fujiwara.

La rencontre est inédite, mais en aucun cas surprenante. Elle est même, on peut le dire sans hésitaton, naturelle. Ou pour le moins, logique. C'est dire toute l'excitaton qui entoure Crop Circles, le disque de la pianiste suisse Sylvie Courvoisier et de la guitariste américaine Mary Halvorson. Une excitaton fébrile, qui fait s'agacer plus que de coutume dans le déballage toujours pénible du plastque sans opercule qui enferme l'objet. 
Inventon de Satan.
Autant le dire immédiatement. La musique est à la hauteur de l'atente. Les deux musiciennes ont des univers fort, très personnels, et un sens de l'improvisaton très afutés. Ce sont également deux des discographies les plus afolantes de la période. Les regarder conjointement, c'est convoquer l'avant-garde. De Mark Feldman à Anthony Braxton, de Vincent Courtois jusqu'à Marc Ribot, tout le monde est là.
Dès "La Cigale", belle compositon de Courvoisier, on sait que ça fonctonne. Qu'il n'y a pas besoin de round d'observaton. Leur unisson travaille une sonorité étrange, profonde, pénétrante, à peine troubler par des pettes altératons qui afolent l'oreille : un piano malicieusement préparé qui sonne soudain plus mat. Une ataque aussi rapide que perçante sur les cordes de la guitare. Une sensaton de légèreté agile et frondeuse qui n'a même pas besoin de chercher la provocaton ; le duo déroule, comme s'il avait toujours joué ensemble.
Pas mal pour une première rencontre.
Le background et la connaissance érudite de l'environnement de chacune rend le dialogue intense et inédit. C'est bien cela que défend les Crop Circles : des organisatons géographiques parfaites mais visiblement spontané qui demande en réalité beaucoup de préparaton et une grande concentraton. Ecoutons la tentaton chambriste de "Absent Across Skies". 
La compositon d'Halvorson est sans doute le point culminant de cet album. Le piano sonde les profondeurs pendant que la guitare fote dans ses limbes habituelles, à la fois cristallines et contondantes, avec une volonté de creuser dans des racines communes qui dépasse largement le jazz et la musique improvisée. Il y a un paradigme classique évident qui ofre une grande complexité, notamment lorsque les échanges s'intensifent.
Les tensions s'exacerbent parfois ("Water Scissors", courte miniature à feuret moucheté), mais ils ne se durcissent pas. Les deux musiciennes goutent manifestement leur échange et se pousse dans leurs retranchement sans chercher à dominer. Il y a un partage, une parité, voire une communauté évidente.
Dans ces univers qui se frotent en cercles concentriques, qui ne cèdent rien de leur partcularité tout en essayant de choyer l'autre, rien ne se perd en palabre. Le magnifque "Woman in the Dunes", joliment abstrait et poétque en est le brillant exemple : le piano jouent ensemble chacune avec leur univers qui se caressent par instant et s'unit sans difculté. Sylvie Courvoisier a l'habitude des duos, sans doute plus qu'Halvorson qui n'aime rien tant que les plus grands ensembles où les connexions peuvent être multpliés. On songe parfois, pas dans le propos mais plus dans la confrontaton d'univers à cete rencontre entre la pianiste et son compatriote Lucas Niggli.
Crop Circles, paru sur le label Relatve Pitch est en tout cas l'une des belles surprises de cete première moité de l'année. Il faut se précipiter !


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