Mary Halvorson
Origine : USA
Élève surdouée, elle est devenue compositrice exceptionnelle, redoutable improvisatrice, guitare héroïne de l'avant-jazz et de ses zones périphériques.

À propos
L'Américaine Mary Halvorson a acquis la réputation des pointures de ladite musique actuelle.
En témoigne une discographie, soit plus d'une cinquantaine de de collaborations et une douzaine d'albums à titre de leader. Elle cumule les éloges et les honneurs avec le trio Thumbscrew et ses autres ensembles, elle a obtenu la prestigieuse bourse MacArthur. Un de ses récents projets inclut une rarissime collaboration du quasi mythique Robert Wyatt, c'est dire son pouvoir attractif.
On la connaît au FIMAV depuis ses premiers concerts donnés dans les ensembles d'Anthony Braxton, qui fut son professeur à l'université Wesleyenne (Connecticut). Elle a, par la suite, offert plusieurs performances dans les Bois-Francs et celle qui vient se consacrer à ses deux plus récents projets, Amaryllis & Belladonna, sous étiquette Nonesuch, qui ont d'ores et déjà ravi la critique internationale.
Bien qu'elle fusse d'abord associée au jazz contemporain, même si le son de sa guitare s'inscrit dans la tradition jazzistique, sa musique s'avère aujourd'hui post-genre car elle inclut une vaste palette stylistique, du songwriting consonant de l'indie folk à la musique contemporaine atonale.
Une tournée avec le Sun Ship de Marc Ribot à peine achevée, elle reprend la route en décembre avec Thirteen Assembly qui l’associe à Jessica Pavone, Taylor Ho Bynum et Tomas Fujiwara, un quartette emblématique de sa génération. Des faux airs d’étudiante, un brin de nonchalance, la guitariste s’impose comme l’une des artistes les plus originales apparues ces dernières années. Découverte aux cotés d’Anthony Braxton, puis repérée au sein du trio Convulsant de Trevor Dunn, elle a aussi fait ses armes avec le groupe d’avant-rock People, s’est fait entendre avec Tom Rainey ou Jason Moran. La demoiselle ne (se) refuse aucune passerelle entre les genres, récuse les étiquettes. Si elle regrette de ne pas avoir assez de temps pour composer et répéter avec ses propres groupes, Mary Halvorson n’a rien d’une femme pressée. À 30 ans, elle est sûre de ses choix et vit son parcours comme un challenge.
Et elle n’a pas fini de déconcerter. Aussi à l’aise dans les fragrances du rock que sur les arrangements les plus pointilleux, elle conjugue une certaine maîtrise classique de la guitare et un art du dérèglement soudain. Avec un jeu à la fois in & out, traversé de dissonances, de brusques distorsions, qu’elle a développé par la pratique de l’improvisation libre, sans que l’on puisse pour autant signaler une filiation directe avec ses aînés. À 12 ans, elle a le coup de foudre pour Jimi Hendrix et adopte l’instrument, mais elle prévient : « Ce ne sont pas les guitaristes qui ont été importants pour moi. » Si elle a étudié avec l’un d’entre eux, Joe Morris, il ne jouait jamais de guitare pendant les leçons, mais de la contrebasse, « pour que je ne sois pas influencée, que je trouve mon propre son. » La rencontre d’Anthony Braxton, à la Wesleyan University fut, elle, décisive. «Il m’a ouvert les portes d’un autre monde. Il nous encourageait à aller au-delà des limites, sans règles préétablies, si ce n’est les siennes, son propre système musical, que nous apprenions en jouant dans ses ensembles. J’avais 18 ans, c’est incroyable d’être confrontée à cela à cet âge.» C’est à ses côtés qu’elle rencontrera de futurs compagnons de route, la violoniste Jessica Pavone ou le trompettiste Taylor Ho Bynum.
En créant son propre trio (le premier album, Dragon’s Head est sorti en 2008), avec John Hebert (contrebassiste d’Andrew Hill) et Ches Smith (batteur du Ceramic Dog de Marc Ribot), elle réinvente une grammaire orchestrale que l’on croyait immuable. Puis en propose une extension avec deux souffleurs, Jon Irabagon et Jonathan Finlayson en enregistrant Saturn Sings (2009). Mary Halvorson déploie ses ailes en gardant à l’esprit l’idée des formes ouvertes chères à Braxton, mariant subtilement écrit et improvisé, sans jamais perdre de vue la nécessité du «work in progress». Avec une étonnante fraîcheur d’inspiration, et surtout, un sens de la structure d’ensemble pas si fréquent. «Mon père est architecte, signale-t-elle, il y a beaucoup de similitudes entre la composition et l’architecture, un processus de réflexion, une même obsession des détails.»
Vibrations
Liens externes :
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Line-up : Mary Halvorson, guitar / Adam O’Farrill, trumpet / Jacob Garchik, trombone / Patricia Brennan, vibraphone / Nick Dunston, upright bass / Tomas Fujiwara, drums
"Amarylilis" est une suite de six morceaux interprétées par un sextet nouvellement formé de maîtres improvisateurs, comprenant Mary Halvorson, Patricia Brennan (vibraphone), Nick Dunston (basse), Tomas Fujiwara (batterie), Jacob Garchik (trombone) et Adam O'Farrill (trompette). Le Mivos String Quartet se joint à l'ensemble pour trois des morceaux, ce qui en fait le plus grand ensemble pour lequel Mary Halvorson a écrit à ce jour. La suite met en évidence les nombreuses influences musicales de Mary Halvorson, qu'il s'agisse de jazz, de musique expérimentale, de musique nouvelle ou autre.
Line-up : Mary Halvorson, guitar - Michael Formanek, bass - Tomas Fujiwara, drums
L'album Multicolored Midnight reconduit l’alchimie qui fait de ce trio l’un des plus créatifs de sa génération.
Le trio déroule une musique unique dans laquelle l’improvisation est une constante emplie de surprises d’une finesse et d’une originalité très au-dessus de la moyenne. Nous irons même jusqu’à dire que Mary Halvorson, Michael Formanek et Tomas Fujiwara évoluent dans une sphère musicale qui fait d’eux un trio marquant son époque, si ce n’est pas toute une génération. Ils représentent, dans un univers contemporain, l’essence du jazz : pas de barrière à la création, pas de compromis, juste l’expression d’un savoir qui ne cesse de s’interroger pour mieux avancer et une capacité hors norme à construire des mélodies pour mieux les distordre en faisant preuve au passage d’une flexibilité tonique et d’une souplesse leur permettant de ne jamais perdre le fil de leur créativité. Impressionnant. (Culture Jazz)
Espace presse

"Le jeu de guitare de Mary Halvorson peut être difficile et parfois même conflictuel, mais il n'est jamais conventionnel. Présente dans les cercles de musique d'avant-garde et d'improvisation, la guitariste basée à New York est tout aussi susceptible de choisir des lignes complexes, harmoniques et mélodiques d'une beauté stupéfiante que de déchaîner un violent jet de bruit atonal, durement distordu, à six cordes."

"La guitariste la plus tournée vers l'avenir en ce moment, qui pense l'instrument à un niveau que la plupart des gens ne pourraient pas concevoir." - NPR

"Au cours de la dernière décennie, Mary Halvorson a réimaginé les règles et les rôles de la guitare jazz en associant une approche gracieuse de la mélodie à une volonté de fer de la déformer, de la corrompre et de la subvertir." - Pitchfork

"Une originalité profonde, qui a révélé de nouvelles possibilités au sein de la musique " -New York Times